L’alchimie est une pratique qui remonte à l’Antiquité. Elle vise à transformer la matière en or et à trouver l’élixir de la vie éternelle. Les alchimistes croient que la matière est vivante et qu’elle peut être transformée par des procédés métaphysiques. Il s’agit là d’un résumé simplificateur des principes de l’alchimie. Dans cet article nous resterons en surface quant aux buts réels de l’alchimie, le focus étant porté sur les origines de cet art ancestral.
Telle que nous la connaissons aujourd’hui, l’alchimie a des racines remontant à l’Egypte ancienne. A l’époque des pharaons, les prêtres utilisaient des techniques de purification et de transformation des métaux pour créer des objets sacrés. Voici plusieurs sources qui y font référence :
- Les textes d’Hermès Trismégiste : Hermès Trismégiste est considéré comme le fondateur mythique de l’alchimie en Egypte ancienne. Les textes attribués à Hermès, tels que “Corpus Hermeticum” et “La Table d’Emeraude“, contiennent des enseignements alchimiques.
- Les textes des pyramides : les textes funéraires des pharaons, gravés sur les murs des pyramides, contiennent des descriptions de rituels alchimiques impliquant des métaux et des substances chimiques.
- Le Papyrus d’Ani : un manuscrit funéraire égyptien du XIIIe siècle avant notre ère, contient des formules pour la préparation de mélanges alchimiques, ainsi que des instructions pour la transmutation des métaux.
- Les hiéroglyphes : certaines gravures égyptiennes, telles que les hiéroglyphes du temple de Denderah, représentent des symboles et des images alchimiques.
Grâce à ces sources nous savons que l’alchimie était pratiquée en Egypte ancienne, bien avant l’époque de Zosime de Panopolis et d’autres alchimistes grecs et arabes plus tardifs. Les anciens Egyptiens étaient fascinés par la transformation de la matière, en particulier la transmutation des métaux, et ils ont développé des techniques alchimiques sophistiquées pour atteindre ces objectifs.
Cette pratique a été transmise aux Grecs anciens, qui l’ont combinée avec des idées philosophiques et métaphysiques pour former une pratique plus complexe, liée à la philosophie et à la recherche de la sagesse. Les alchimistes grecs étaient certes intéressés par la transformation de la matière, mais ils accordaient aussi une grande importance aux aspects spirituels et philosophiques de l’alchimie. Parmi les sources de référence, voici quelques exemples :
- Les écrits d’Héraclite : Héraclite est considéré comme l’un des premiers alchimistes grecs. Ses écrits rassemblés dans “Fragments“, contiennent des références à l’alchimie et à la transformation de la matière.
- Les écrits d’Aristote : Aristote, philosophe grec célèbre, a également écrit sur l’alchimie. Ses œuvres, telles que “La Métaphysique“, contiennent des réflexions sur les aspects philosophiques de l’alchimie.
- Les textes de Zosime de Panopolis : Zosime de Panopolis était un alchimiste grec du IIIe siècle après J.-C. Ses textes, tels que “Le Livre des Clés” et “Le Livre des Images”, contiennent des descriptions de procédés alchimiques et de symboles alchimiques. Vous pouvez consulter en français ses Mémoires Authentiques.
- Les tablettes d’Eudoxe de Cnide : Eudoxe de Cnide était un astronome et mathématicien grec qui aurait également pratiqué l’alchimie. Les tablettes d’Eudoxe, découvertes en Egypte, contiennent des formules alchimiques et des instructions pour la préparation de mélanges.
Au Moyen Âge, l’alchimie s’est répandue en Europe et a été influencée par les traditions chrétiennes et islamiques. Les alchimistes de cette époque cherchaient à transformer des métaux moins précieux en or, ainsi qu’à découvrir des médicaments qui prolongeraient la vie humaine.
Le principe fondamental de l’alchimie est que la matière peut être transformée en utilisant des procédés métaphysiques. Les alchimistes ont ainsi développé une terminologie symbolique pour décrire les différentes étapes de leurs processus, utilisant des symboles tels que le Soleil, la Lune, le Mercure et le Soufre pour représenter différentes forces et énergies. Ces terminologies sont très souvent codées. Pour plus d’informations vous pouvez consulter l’article sur les codes secrets de l’alchimie.
D’un point de vue méthodologique et pratique, ils ont recours à des pratiques telles que la distillation, la calcination, la sublimation et la fermentation pour transformer la matière. L’alchimie considère que ces processus peuvent être appliqués à la fois à la matière physique et à la matière spirituelle. La voie spirituelle vise à atteindre une forme d’immortalité, d’illumination spirituelle liée à l’amélioration de ce que l’on peut définir comme l’être intérieur ou l’âme. Elle n’est pas détachée de l’amélioration du corps physique. L’alchimie au Moyen Age couvrait divers domaines allant de la recherche de la transmutation des métaux et à la quête de la pierre philosophale, mais aussi à la médecine et à la recherche de la guérison.
Voici plusieurs sources à titre d’exemple sur l’alchimie en Europe au Moyen Âge :
- Les écrits d’Albert le Grand : Albert le Grand, un philosophe et théologien allemand du XIIIe siècle, était également un alchimiste. Ses œuvres, telles que “Le Livre des Minéraux” ou “Le Grand Albert“, contiennent des descriptions de procédés alchimiques et des théories sur la transmutation des métaux.
- Les écrits de Roger Bacon : Roger Bacon, un savant anglais du XIIIe siècle, était également un alchimiste. Ses écrits, tels que “Le Miroir d’Alchimie“, contiennent des formules et des descriptions de procédés alchimiques.
- Les textes de Geber : Geber, également connu sous le nom de Jabir ibn Hayyan, était un alchimiste arabe du VIIIe siècle dont les écrits ont été traduits en latin et ont exercé une grande influence sur l’alchimie européenne. Ses textes, tels que l'”Oeuvre Chymique” et “La Somme de la Perfection“, contiennent des formules et des descriptions de procédés alchimiques.
- Les traités d’Arnau de Vilanova : Arnau de Vilanova était un médecin et alchimiste espagnol du XIIIe siècle, dont les traités, tels que “Le Livre des Sept Péchés” et “Le Livre des Secrets”, contiennent des formules et des descriptions de procédés alchimiques.
Cet article ne serait pas complet sans un paragraphe dédié à l’alchimie dans la Chine ancienne.
L’alchimie a une longue histoire en Chine, remontant à plus de 2000 ans. Elle était étroitement liée à la médecine traditionnelle chinoise, à la philosophie et à la spiritualité. Les alchimistes chinois cherchaient à créer des élixirs de longévité, à transformer les métaux en or et à trouver l’immortalité.
Le livre le plus important de l’alchimie chinoise est le “Waidan“, qui signifie “alchimie externe”. Il s’agit d’un ensemble de pratiques qui visent à transformer les métaux et à créer des élixirs pour prolonger la vie et atteindre l’immortalité. Les alchimistes chinois croyaient que la transformation des métaux était un processus spirituel, et qu’elle était liée à la purification de l’âme.
Un autre livre important est le “Neidan“, qui signifie “alchimie interne”. Il s’agit d’un ensemble de pratiques qui visent à purifier l’esprit et le corps pour atteindre l’illumination spirituelle et l’immortalité. Les pratiques incluent la méditation, les exercices de respiration et la consommation d’élixirs.
L’un des alchimistes les plus célèbres de Chine est Ge Hong, qui a vécu au 3ème siècle après J.-C. Il a écrit plusieurs livres sur l’alchimie, y compris “Baopuzi” et “Zhouhou Bei Ji Fang“, qui contiennent des recettes pour la création d’élixirs et la transformation des métaux.
En résumé, l’alchimie en Chine ancienne était un domaine d’étude majeur, étroitement lié à la médecine, la philosophie et la spiritualité. Les alchimistes chinois cherchaient à transformer les métaux en or, à créer des élixirs de longévité et à atteindre l’immortalité. On remarque une similarité singulière entre la pratique ou tout au moins les buts recherchés de l’alchimie orientale et occidentale.
Si cet aperçu des origines de l’alchimie vous a intéressé, n’hésitez pas à consulter la liste des livres d’alchimie qui y sont cités.