Dans son ouvrage “Les énigmes de la psychométrie et les phénomènes de télesthésie”,(paru en 1927 aux éditions Jean Meyer), Ernest Bozzano analyse diverses expériences de psychométrie.
Pour ces expériences, le sujet sensitif, Miss Edith Hawthorne, avait établi un protocole rigoureux pour éviter toute suggestion ou influence. Des objets inconnus lui étaient envoyés par des personnes dont elle n’avait aucune connaissance. Ces objets lui étaient présentés empaquetés ou sous enveloppe, de sorte qu’elle ne puisse s’en faire aucune idée. Voici quelques cas significatifs portant sur des échantillons expédiés par un certain M.Samuel Jones.
Dans le premier cas , il s’agit d’un morceau de houille “Heathen coal “, ce qui correspond aux couches les plus basses de la mine dont il a été extrait. La psychométre à aussitôt la vision d’une galerie de mine, d’hommes munis de lanternes se livrant à une inspection. Elle a la sensation de l’eau toute proche et du danger qu’elle représente. Puis la vision de la mort tragique, dans cette mine, du père du mineur qui a fourni à M.Jones le morceau de charbon. Elle détermine la profondeur d’où provient l’échantillon, et termine par la vision de la forêt paléozoïque aux arbres colossaux et peuplée de gigantesques ours gris-noir, à l’origine de la mine. Il faut reconnaître qu’il eût été difficile de remonter plus loin!
Le second cas est des plus fascinants, car il met la sensitive directement en contact avec la mentalité animale. Dans l’enveloppe se trouve une plume tirée de l’aile d’un pigeon voyageur revenant au pigeonnier après un long vol. Edith Hawthorne fait immédiatement une description détaillée du transport en train, dans un panier, du pigeon ainsi expédié pour les besoins de l’expérience psychométrique dans une région où il n’était jamais allé.
Elle décrit ensuite avec une grande minutie les mécanismes et les différentes phases du vol, la captation du courant magnétique qui lui permet de s’orienter. Et la vision pictographique qui naît dans la tête de l’animal : celle de son pigeonnier, où se trouvent une poignée de pois et un bol d’eau. Elle ressent l’anxiété du pigeon tant qu’il ne s’est pas calé sur le courant magnétique qui doit le mener à bon port. Au dessus des villes, le signal est brouillé, et il tente de trouver des points de repère grâce à une vision très nette. Traversée d’air froid et de nuages. Inquiétude d’être capturé par des “appeleurs”.(Il s’avère que ce pigeon avait auparavant connu cette expérience et avait été gardé prisonnier durant plusieurs semaines.) Les sensations et émotions du pigeon sont comme vécues de l’intérieur, avec une grande précision, jusqu’à l’anxiété qu’il ressent à l’approche de son pigeonnier; anxiété dûe à la présence, dans les environs, d’enfants malveillants et de deux chats dont la description a pu être corroborée. Cette expérience n’est elle pas de nature à nous interroger sur notre conception de la sensibilité animale ? (Il est à noter par ailleurs, qu’en 1903, date à laquelle s’est déroulée cette séance de psychométrie, l’hypothèse du courant magnétique dans l’orientation des oiseaux n’était nullement établie.) Le cas suivant va nous emmener plus loin, avec pour objet témoin un végétal, en l’occurrence un petit bout de branche…
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